JOURNAL DE MA CHAMBRE - Suzy Quiou est rassurée

 JOURNAL DE MA CHAMBRE

Suzy Quiou est rassurée


Salut, les filles ! Non, pas les miennes, les autres, toutes les nanas. Oui, me voilà enfin rassurée. Depuis la pandémie, et le confinement, je me faisais du souci. J’étais même très inquiète. C’est pas que ça m’empêchait de dormir la nuit, il en faudrait plus, mais quand même.
À longueur de journée, sur les ondes radiophoniques (non, je n’ai pas la télé, et je ne vais PAS sur les réseaux dits « sociaux »), on nous dit « Alerte au covid », « Luttons contre le covid », le covid, le covid. M…. je me suis dit : il vit seul, ce covid ? Il est célibataire, veuf, hermaphrodite, gay ? Alors, comment il fait pour se reproduire et se propager à une telle vitesse ? La parthénogenèse ? Ah, ça, c’est pas possible, c’est pas pour les hommes (je crois). Alors, si c’est pas ça, hein ? Où elle est Madame Covid ? Où la cache-t-il ? Peut-être qu’avec le confinement, c’est une femme battue, martyrisée, violée, (sadique comme il est, ça vous étonnerait ? Moi, pas!) tellement amochée qu’elle n’ose même pas sortir, même masquée ? Mais alors, si c’est ça, pourquoi les autorités politiques et sanitaires ne s’en alarment pas ? Il faut que ce soit moi, MOI, Suzy Quiou, qui tire la sonnette d’alarme, qui alerte l’opinion, qui lance une pétition ? Figurez-vous que j’étais déterminée à le faire. On ne peut pas se dire féministe et rester tranquille, cool, comme ils disent, les jeunes, sans bouger ni pied ni patte et la fermer .
Oui, déterminée, que j’étais. Et voilà-t-il pas, qu’un beau matin, sur France Q (c’est ma radio. Elle est faite pour les gens cultivés), dans l’émission animée par Guillaume (à force, c’est devenu mes copains, encore que le Guillaume, c’est pas ma tasse d’expresso matinal, mais bon) j’entends le Guillaume, justement, à haute et intelligible voix, dire la covid. LA, oui, vous avez bien entendu, et moi aussi. Ouah, je me dis, on l’a retrouvée. Dans quel état, il va nous le dire le Guillaume. Ben non, lui, toujours LA covid, les autres, LE covid.
Je tourne chèvre, c’est pas possible, ou alors, il ne sait pas de quoi il cause, ou alors, il y a un  mystère, il nous cache quelque chose. Ça vous étonnerait, qu’on nous cache quelque chose ? Pas moi ! Vous n’avez pas encore fait le compte de toutes les menteries qu’on nous balance ? Le soir, c’est un truc (et du plus haut niveau de l’État, encore), le lendemain matin, aux aurores, c’est le contraire (et du plus haut niveau de l’État, par dessus le marché !). Je me dis, bon, c’est pas qu’il nous cache quelque chose, le Guillaume, c’est qu’il ne sait pas, pas encore et qu’il préfère être sûr, avant de se faire « lanceur d’alerte ». Vicieux comme il est (le virus, pas Guillaume) ça pourrait lui retomber dessus (au Guillaume, pas au virus. D’ailleurs, le virus, il est comme les chats, il retombe toujours sur ses pattes. Il a des pattes ? Allez savoir).
Bon, moi, j’étais sur le grill, et ça grillait à petit feu, et c’est dur, et je ne voulais pas finir aux grands brûlés, surtout qu’avec le manque de lits… et qu’à mon âge, ils auraient bien pu me laisser dans un coin aux urgences,va-t-en savoir pour combien de temps, avant qu’ils s’en aperçoivent, débordés comme ils sont et avec le masque jusqu’aux yeux, hein?. Vous aurez compris que je me posais beaucoup de questions, et que je n’avais pas de réponse. Et que Nous Toutes, je ne les entendais pas, sur ce coup. Suzy, as-tu du cœur ? Comme dirait l’autre, dans Le Cid.
Et bien, les filles me voilà rassurée : Madame covid existe. Madame covid va bien. Oui, elle va bien et vous savez où est le mystère ? Comment ça, non, vous n’écoutez pas France Q ? Vous devriez, parce que c’est là qu’ils l’ont dit : quand c’est LE, c’est le virus et quand c’est LA ? LA, c’est la maladie ! C’était simple, finalement. La maladie finira, le virus restera et reviendra. Alors faites des stocks de masques, de gants, de blouses, de gel, sans oublier le P.Q. Sauf à devoir s’essuyer dans les doigts, comme pendant la résistance.
Salut, les filles, à la prochaine. En attendant, je m’en vais boire un coup, tiens, ça me fera voir la vie en rose.
                        Votre amie, Suzy

Articles les plus consultés