JOURNAL DE MA CHAMBRE - Bérengère

Un long dimanche de printemps

C’est rien, ce n’est qu'un long dimanche… Nous sommes confinés, ainsi nomment-t-ils cette atteinte à la liberté individuelle. J'ai un goût amer. Je ne sais si c'est le dernier jus d'orange du rayon ou l’attestation au bout du crayon. Coincés dans le ghetto mais le soleil brille en ce doux matin et le ciel est magnifique. Le soleil nous abreuve et ça n'a pas de prix. Pas de pénurie ! La ville est calme… J'apprécie beaucoup le peu de voitures,  je sens la marée basse.  Je ne me souviens pas avoir déjà senti cette odeur sur mon balcon. C'est étrange. L'ambiance est étrange… C'est calme, trop calme ! Peut être que pendant tout ce confinement cela va rester ainsi ? Peut être même que cela va rester ainsi pour toujours ? Je rêve ? Je suis en confinement collectif ? Je réalise soudain! J’ai des petits moments de frayeur et de déni… car rien n'a changé réellement. Nous sommes dimanche, j'ai sorti le mobilier sur le balcon car il y a grand soleil. Et je prends mon petit-déjeuner. Si seulement ça pouvait être tous les jours comme ça. Je prends mon temps. Je vais avoir le temps… mais jusqu'à quand ?

Bérengère

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