JOURNAL DE MA CHAMBRE - SUZY QUIOU REVIENT...
JOURNAL DE MA CHAMBRE
Fenêtre sur cour (suite)
Journal intime d'une vieille femme indigne (Suzie Quiou, pour les intimes)
T’es assise, Phiphi ? Ben assieds-toi, parce que là, ça va tomber comme à Gravelotte. Oui, je sais, t’aimes pas qu’on t’appelle Phiphi, Philomène. Suzy Quiou. Moi, j’ai jamais aimé Suzy Quiou. Ah braille pas comme ça. T’sais qu’si j’en avais tu m’les ferais grosses comme des ballons d’rugby ?
Oui, en fond sonore t’entends Népomucène et Pétronille qui musicottent et Proserpine qu’essaye de chanter. Ben, t’as toujours été douée pour les prénoms d’tes chiards. Moi, c’est Fénicie (Félicie ç’aurait été trop simple !). Heureusement qu’on vit en béguinage, nous aut’s. J’sais, j’sais, toi, on t’ a pas voulue dans notre communauté. T’as-t’y assez dit qu’c’étaient des conneries, hein ? Tu t’rappelles bien ? Alors viens pas la ramener maintenant.
Mais c’est pas d’ça que j’vais te causer ce jourd’hui, à 10 heures du mat’. Tu notes, hein ? T’es bien réveillée, là, parce que vu les heures où c’que tu t’couches... Comment ça, qu’est-ce’que j’en sais ? Et les voisins alors, peut’êt’ qu’y-z-ont pas appelé le syndic de copropriété ? Et qu’est-c’qu’il a fait le syndic ? Ah bon, tu piges ? Vu que d’habitude t’entraves que dalle dès qu’on cause appartement. Oh, et puis là, baisse ton bouzin, j’t’entends plus dans le portable.
Non, mais alors là, qu’est-c que j’apprends ? Qu’tu tiens tes volets fermés toute la journée et qu’tu les lèves qu’la nuit et qu’t’ouvres tes fenêtres tout grand, la nuit, avec la radio à tout berzingue ! Non, mais j’hallucine, Phiphi. T’a toujours été un peu braque, mais là, t’es à l’Ouest, total. Femme libre. Femme LIBRE ? Ben si ça continue, ta liberté tu vas t’la finir au trou, dans l’noir, pour le coup. Parce que là, compte pas sur Népo (mucène) pour te tirer d’affaire, tout ancien avocat qu’il a été (enfin, avocat ??? conseiller du salarié, mais il aimait bien qu’on l’appelle « Monsieur l’avocat », parfois, y s’laissait aller à du « Monsieur le Juge »). Mégalo, mais tu nous as toujours donné des idées de grandeur pour les siècles des siècles, amen.
Ah, et puis, vu qu’la radio tu l’as dans les esgourdes toute la journée, t’as entendu : si tu tousses (pas les R.G.O) et si t’as d’la fièvre c’est qu’t’es peut-êt’ malade. Oui, t’as bien entendu. Dès qu’t’as le moindre rhume, d’habitude, tu agonises ton toubib de coups d’fil. Ben, là c’est l’moment, si tu tousses et qu’t’as d’la fièvre. Comment ça, t’en sais rien ? Tu sais plus t’lenfiler le thermomètre ? Ah, tu l’as cassé ? Tu l’as cassé exprès. Ah, ben alors, va t’faire...
Amen. Oui. Bon, la messe est dite (pour aujourd’hui). Tu t’tiens à carreau ou ça va péter. Et même plus.
Eh, vous trois, v’nez dire au revoir à Phiphi. Et si elle a besoin de croquettes, pour ses cinq chats, dite-z-y qu’elle aille s’les chercher. Ou qu’a demande à ses voisins. Ah, ah, ah !
Allez, Suzy Quiou, till next time. (Ta quatrième fille, vu qu’la troisième elle s’est tirée aux États confédérés du Sud d‘puis des lustres).
Fenêtre sur cour (suite)
Journal intime d'une vieille femme indigne (Suzie Quiou, pour les intimes)
T’es assise, Phiphi ? Ben assieds-toi, parce que là, ça va tomber comme à Gravelotte. Oui, je sais, t’aimes pas qu’on t’appelle Phiphi, Philomène. Suzy Quiou. Moi, j’ai jamais aimé Suzy Quiou. Ah braille pas comme ça. T’sais qu’si j’en avais tu m’les ferais grosses comme des ballons d’rugby ?
Oui, en fond sonore t’entends Népomucène et Pétronille qui musicottent et Proserpine qu’essaye de chanter. Ben, t’as toujours été douée pour les prénoms d’tes chiards. Moi, c’est Fénicie (Félicie ç’aurait été trop simple !). Heureusement qu’on vit en béguinage, nous aut’s. J’sais, j’sais, toi, on t’ a pas voulue dans notre communauté. T’as-t’y assez dit qu’c’étaient des conneries, hein ? Tu t’rappelles bien ? Alors viens pas la ramener maintenant.
Mais c’est pas d’ça que j’vais te causer ce jourd’hui, à 10 heures du mat’. Tu notes, hein ? T’es bien réveillée, là, parce que vu les heures où c’que tu t’couches... Comment ça, qu’est-ce’que j’en sais ? Et les voisins alors, peut’êt’ qu’y-z-ont pas appelé le syndic de copropriété ? Et qu’est-c’qu’il a fait le syndic ? Ah bon, tu piges ? Vu que d’habitude t’entraves que dalle dès qu’on cause appartement. Oh, et puis là, baisse ton bouzin, j’t’entends plus dans le portable.
Non, mais alors là, qu’est-c que j’apprends ? Qu’tu tiens tes volets fermés toute la journée et qu’tu les lèves qu’la nuit et qu’t’ouvres tes fenêtres tout grand, la nuit, avec la radio à tout berzingue ! Non, mais j’hallucine, Phiphi. T’a toujours été un peu braque, mais là, t’es à l’Ouest, total. Femme libre. Femme LIBRE ? Ben si ça continue, ta liberté tu vas t’la finir au trou, dans l’noir, pour le coup. Parce que là, compte pas sur Népo (mucène) pour te tirer d’affaire, tout ancien avocat qu’il a été (enfin, avocat ??? conseiller du salarié, mais il aimait bien qu’on l’appelle « Monsieur l’avocat », parfois, y s’laissait aller à du « Monsieur le Juge »). Mégalo, mais tu nous as toujours donné des idées de grandeur pour les siècles des siècles, amen.
Ah, et puis, vu qu’la radio tu l’as dans les esgourdes toute la journée, t’as entendu : si tu tousses (pas les R.G.O) et si t’as d’la fièvre c’est qu’t’es peut-êt’ malade. Oui, t’as bien entendu. Dès qu’t’as le moindre rhume, d’habitude, tu agonises ton toubib de coups d’fil. Ben, là c’est l’moment, si tu tousses et qu’t’as d’la fièvre. Comment ça, t’en sais rien ? Tu sais plus t’lenfiler le thermomètre ? Ah, tu l’as cassé ? Tu l’as cassé exprès. Ah, ben alors, va t’faire...
Amen. Oui. Bon, la messe est dite (pour aujourd’hui). Tu t’tiens à carreau ou ça va péter. Et même plus.
Eh, vous trois, v’nez dire au revoir à Phiphi. Et si elle a besoin de croquettes, pour ses cinq chats, dite-z-y qu’elle aille s’les chercher. Ou qu’a demande à ses voisins. Ah, ah, ah !
Allez, Suzy Quiou, till next time. (Ta quatrième fille, vu qu’la troisième elle s’est tirée aux États confédérés du Sud d‘puis des lustres).