JOURNAL DE MA CHAMBRE - RÉPONSE DE MA SERVANTE
JOURNAL DE MA CHAMBRE
Réponse de ma servante
Non, assurément, Madame, je ne parlerai pas.
Que pourrais-je vous dire, d’ailleurs, que vous ignoreriez.
Par la loi d’un époux, et de surcroît, de la cité le roi,
Depuis bientôt un mois, nous voici confinées.
Entre ces quatre murs, nous sommes enfermées.
De palais, dites-vous. Certes, mais murs bien hauts,
Et par dessus lesquels on ne peut regarder.
Quant aller au jardin écouter les oiseaux et regarder les fleurs,
Il n’y faut plus songer.
Vous le savez, Madame, que pourrais-je ajouter ?
De la ville, les portes et les murailles
Sont puissamment gardées. Où voulez-vous qu’on aille ?
Ces hommes-là, en armes, ne laissent rien passer.
Nul ne peut désormais, ni sortir, ni entrer.
Hormis quelques charriots, de légumes, de viandes, de breuvages chargés.
Il faut donner au peuple de quoi ne pas crever.
Non, Madame, entre ces quatre murs, nous sommes bien cloîtrées.
Où voulez-vous qu’on aille ? Où voulez-vous aller ?
Les chevaux, à l’écurie sont aussi confinés.
N’implorez pas les dieux.
Dans l’Olympe, à leur aise, ils devisent,
Et contemplent d’un œil réjoui, amusés,
Ces malheureux humains qu’ils ont voulu châtier.
Riches, pauvres, vieillards, femmes, enfants, savants ou ignorants,
Chacun à deux mètres de l’autre, nous devons demeurer.
Sauf à crier, Madame, à quoi sert de parler ?
Réponse de ma servante
Non, assurément, Madame, je ne parlerai pas.
Que pourrais-je vous dire, d’ailleurs, que vous ignoreriez.
Par la loi d’un époux, et de surcroît, de la cité le roi,
Depuis bientôt un mois, nous voici confinées.
Entre ces quatre murs, nous sommes enfermées.
De palais, dites-vous. Certes, mais murs bien hauts,
Et par dessus lesquels on ne peut regarder.
Quant aller au jardin écouter les oiseaux et regarder les fleurs,
Il n’y faut plus songer.
Vous le savez, Madame, que pourrais-je ajouter ?
De la ville, les portes et les murailles
Sont puissamment gardées. Où voulez-vous qu’on aille ?
Ces hommes-là, en armes, ne laissent rien passer.
Nul ne peut désormais, ni sortir, ni entrer.
Hormis quelques charriots, de légumes, de viandes, de breuvages chargés.
Il faut donner au peuple de quoi ne pas crever.
Non, Madame, entre ces quatre murs, nous sommes bien cloîtrées.
Où voulez-vous qu’on aille ? Où voulez-vous aller ?
Les chevaux, à l’écurie sont aussi confinés.
N’implorez pas les dieux.
Dans l’Olympe, à leur aise, ils devisent,
Et contemplent d’un œil réjoui, amusés,
Ces malheureux humains qu’ils ont voulu châtier.
Riches, pauvres, vieillards, femmes, enfants, savants ou ignorants,
Chacun à deux mètres de l’autre, nous devons demeurer.
Sauf à crier, Madame, à quoi sert de parler ?
Votre humble servante, avec vous confinée
Azucena
Azucena