JE ME SOUVIENS - LE CID ET L'ONCLE EDGAR
JE ME SOUVIENS
LE CID ET l’ONCLE EDGAR
La fenêtre en province remplace le théâtre et les promenades - Gustave Flaubert.
J’avais 11 ans et mon institutrice nous avait lu Le Cid, elle eue la très bonne idée de nous faire jouer la scène ou Rodrigue pour venger l’honneur de son père, qui avait reçu un soufflet de Don Gormas (le père de Chimène), rencontre celui-ci pour un combat à l’épée. Elle me choisit pour tenir le rôle de Rodrigue et mon amie Solange était Don Gormas. Comme nous n’avions pas d’épée, elle me donna le tisonnier qui servait au poêle qui chauffait la classe. Lorsque je le brandis en criant : A QUI VENGE SON PÈRE, IL N’EST RIEN D’IMPOSSIBLE!, ce fut un moment unique, je compris qu’être actrice me donnait le pouvoir de changer le décor de ma classe en champ d’honneur et de faire de ce tisonnier noir et long, une épée brillante de mille feux !
Mon grand oncle Edgar était comédien mais pas que, il était, avec sa nombreuse famille, créateur du théâtre forain et itinérant Créteur-Cavalieri au 19ème siècle. Frères, soeurs, enfants étaient comédiens, costumiers, décorateurs, ils vivaient dans des roulottes. Ils jouaient des pièces du répertoire : Roger la Honte, Les deux orphelines, Les Misérables…Mon oncle Edgar était très impressionnant, tant par sa taille que la façon dont il s’habillait : grand feutre noir sur la tête, écharpe rouge à la Aristide Bruand, une voix tonitruante mais une parfaite diction. J’étais en admiration devant lui. Lorsqu’il était en tournée et qu’il s’arrêtait dans une ville près de chez nous, il nous rendait visite et le spectacle commençait : BONJOUR MES NIÈCES ! COMMENT ALLEZ VOUS ? Il déclamait comme si il jouait Cyrano de Bergerac dans la tirade du nez. Le soir nous allions voir le spectacle et là il pouvait être un prêtre, un bandit, un prince.
Je dirais comme Oscar Wilde : J’aime le théâtre, c’est tellement plus réel que la vie .
Christiane
LE CID ET l’ONCLE EDGAR
La fenêtre en province remplace le théâtre et les promenades - Gustave Flaubert.
J’avais 11 ans et mon institutrice nous avait lu Le Cid, elle eue la très bonne idée de nous faire jouer la scène ou Rodrigue pour venger l’honneur de son père, qui avait reçu un soufflet de Don Gormas (le père de Chimène), rencontre celui-ci pour un combat à l’épée. Elle me choisit pour tenir le rôle de Rodrigue et mon amie Solange était Don Gormas. Comme nous n’avions pas d’épée, elle me donna le tisonnier qui servait au poêle qui chauffait la classe. Lorsque je le brandis en criant : A QUI VENGE SON PÈRE, IL N’EST RIEN D’IMPOSSIBLE!, ce fut un moment unique, je compris qu’être actrice me donnait le pouvoir de changer le décor de ma classe en champ d’honneur et de faire de ce tisonnier noir et long, une épée brillante de mille feux !
Mon grand oncle Edgar était comédien mais pas que, il était, avec sa nombreuse famille, créateur du théâtre forain et itinérant Créteur-Cavalieri au 19ème siècle. Frères, soeurs, enfants étaient comédiens, costumiers, décorateurs, ils vivaient dans des roulottes. Ils jouaient des pièces du répertoire : Roger la Honte, Les deux orphelines, Les Misérables…Mon oncle Edgar était très impressionnant, tant par sa taille que la façon dont il s’habillait : grand feutre noir sur la tête, écharpe rouge à la Aristide Bruand, une voix tonitruante mais une parfaite diction. J’étais en admiration devant lui. Lorsqu’il était en tournée et qu’il s’arrêtait dans une ville près de chez nous, il nous rendait visite et le spectacle commençait : BONJOUR MES NIÈCES ! COMMENT ALLEZ VOUS ? Il déclamait comme si il jouait Cyrano de Bergerac dans la tirade du nez. Le soir nous allions voir le spectacle et là il pouvait être un prêtre, un bandit, un prince.
Je dirais comme Oscar Wilde : J’aime le théâtre, c’est tellement plus réel que la vie .
Christiane